« J’ai fabriqué une niveleuse traînée pour mon tracteur »
Loïc Balanche a modifié une niveleuse automotrice Faun Frisch pour faire du terrassement et de la réfection de chemin avec son tracteur.
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Loïc Balanche, entrepreneur agricole installé sur la commune de Bragelogne-Beauvoir, dans l’Aube, a transformé une niveleuse TP pour l’utiliserderrière son tracteur. Cet outil est utilisépour une grande partie des activités de l’entreprise, réalisant du terrassement, de la création de plateforme agricole ainsi que de la réfection de chemin. « Je ne souhaitais pas investir dans une machine automotrice, car en plus de manquer de polyvalence, elle coûte cher à l’achat et à l’entretien. D’autant plus que j’ai des tracteurs capables de tirer une niveleuse. C’est pourquoi j’ai choisi d’acheter une machine hors d’état de marche pour la convertir en version traînée. »
Une machine incendiée
« Pour fabriquer ma niveleuse, je suis parti sur la base d’une machine automotrice Faun Frisch partiellement brûlée. Je l’ai trouvée par hasard, chez un marchand de ferraille. J’ai fait démonter la cabine et le moteur pour n’avoir à transporter que le châssis muni de la lame. Hormis les flexibles hydrauliques, la plupart des éléments dont j’avais besoin étaient en bon état. Je n’ai quasi eu aucune réparation à faire. » Après avoir réceptionné et lavé sa machine, Loïc a commencé à retirer tous les éléments superflus et modifier l’existant pour créer une machine traînée. « J’ai notamment transformé l’arrière du châssis pour y greffer un essieu directeur, puis j’ai enlevé l’essieu situé à l’avant. »
L’entrepreneur a ensuite réfléchi à la tête d’attelage. « C’était l’une des parties les plus complexes à faire. Je voulais atteler ma machine sur les bras du relevage. En plus de devoir supporter la charge, le système devait pouvoir pivoter. J’ai donc créé un système où la barre d’attelage peut osciller. Ainsi, la niveleuse suit le terrain sans contraindre le relevage du tracteur. J’ai tout de même dû ressouder une fois cet attelage, car les contraintes sont très importantes. » Loïc a ensuite lesté sa machine en coulant du béton dans la partie arrière du châssis. Il a ensuite ajouté plusieurs types de masses, pour atteindre un poids total de 6,2 tonnes. La réalisation a ensuite été peinte aux couleurs de l’entreprise et a reçu des feux de signalisation et des gyrophares.
200 heures de travail
« Six fonctions hydrauliques sont nécessaires pour piloter les différentes actions de la niveleuse et notamment celle de la lame. Mon tracteur ne disposant que de cinq distributeurs, mon père a donc eu l’idée de piloter la sixième fonction par une électrovanne, connectée au contacteur des freins du tracteur. De cette manière, je contrôle toutes les fonctions depuis le siège de mon tracteur. Mon père et moi sommes tous deux amenés à utiliser la machine. Il nous a fallu un certain temps d’adaptation pour la prendre en main, se souvient Loïc. J’ai mis du temps à trouver les bons réglages, car il faut sans cesse jouer avec tous les paramètres de la lame mais aussi avec le relevage du tracteur. »
La transformation de la niveleuse a nécessité deux cents heures de travail. L’entrepreneur a réalisé toutes les grosses modifications lui-même, mais son père l’a tout même aidé sur certains points cruciaux. « Je vois ça comme du recyclage car de base, cette machine était destinée à la retraite ou à la destruction. Je lui ai redonné une seconde vie en la convertissant en outil traîné. Sur une niveleuse automotrice, la partie qui coûte cher en entretien, c’est le moteur. Avec ma solution, il ne reste que quelques graisseurs à entretenir régulièrement. » Loïc a d’ailleurs encore en réserve deux machines du même type. Il a pour projet pour l’une d’entre elles, de la convertir en balayeuse traînée en remplaçant la lame par une brosse rotative. Le chef d’entreprise veut ainsi étoffer son offre de services auprès des agriculteurs.
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